Plusieurs navigateurs dérivés de Firefox sont devenus populaires ces dernières années : le cas du très récent Baslisk, de Pale Moon ou encore de Waterfox que de nombreux utilisateurs ont fini par adopter pour éviter les défauts de Firefox autrefois décriés, comme l’absence d’une version 64-bit. Mozilla a depuis parcouru du chemin et ces alternatives n’ont plus vraiment leur raison d’être. Et ce, d’autant plus qu’elles présentent elles aussi leur lot de défauts.
Firefox est un navigateur Open Source dont le code peut être récupéré et modifié par la communauté. C’est ainsi que plusieurs dérivés sont apparus ces dernières années. La plus connue n’est autre que Waterfox. Mais il y en a d’autres comme Pale Moon et Basilisk. Tous sont nés pour combler des défauts de Firefox qui a fait d’énormes progrès ces dernières années.
Firefox Quantum est beaucoup plus léger et plus rapide que les versions antérieures. S’il y a une chose que l’on peut regretter, c’est l’incompatibilité de plusieurs extensions causée par la migration définitive vers la technologie WebExtensions au détriment des add-ons XUL et plugins NPAPI. Il existe deux alternatives pour contourner cette contrainte. Soit installer des extensions Google Chrome dans Firefox pour profiter des fonctionnalités désirées, ou encore installer Firefox ESR. Quid des variantes ?
Waterfox :des mises à jour tardives, risques de sécurité
Ce navigateur est né en 2011 et est sans doute le plus populaire des navigateurs ayant comme base le code source de Firefox. Il s’est fait une place à un moment où Firefox n’existait qu’en version 32-bit. Mais maintenant le navigateur tourne en 64-bit sur les versions Windows corresondantes. Ce n’est donc plus une raison d’opter pour cette alternative.
Pour ceux qui sont passés sous Firefox Quantum, Waterfox dispose d’un autre argument : celui de supporter les extensions XUL qui sont désormais incompatibles avec le navigateur. Et si la plupart des développeurs ont migré vers les webExtensions, il en reste encore pas mal qui n’ont pas encore rejoint la barque.
Vous n’aimez pas Quantum ? Utilisez Firefox ESR
Si le problème de compatibilité est un facteur gênant, vous avez toujours la possibilité d’utiliser Firefox Extended Support Release (ESR) qui est mis à jour à un rythme plus lent pour ce qui est des nouvelles fonctionnalités. Toutefois, cette version reçoit régulièrement les correctifs en cas de problème de stabilité ou de risque de sécurité majeur. C’est le meilleur moyen de profiter des anciennes extensions qui ne sont pas encore portées sur Firefox Quantum tout en bénéficiant des dernières mises à jour de sécurité.
Dans l’ensemble, Waterfox est similaire à Firefox ESR mais il y a une grande différence : les mises à jour de sécurité arrivent dans Firefox ESR beaucoup plus rapidement que dans Waterfox. Chaque fois que Mozilla publie des mises à jour de sécurité pour Firefox ESR, les développeurs de Waterfox doivent intégrer ces mises à jour avant de les délivrer et cela prend du temps. Les utilisateurs sont ainsi particulièrement vulnérables, avec notamment les risques liés au Binary Diffing auxquels sont aussi exposés Windows 7 et 8.1 en raison des mises à jour tardives.
Pale Moon se base sur un code obsolète de Firefox
Pale Moon est ce qu’on peut considérer comme un Fork puisqu’il utilise son propre moteur de rendu baptisé Goanna, qui est une dérivée de Gecko. Par ailleurs, son interface s’est bloquée sur les anciennes versions et s’est éloignée de celles les plus récentes de Firefox. L’objectif initial de ce navigateur était d’améliorer les performances de Firefox. Mais plusieurs tests ont abouti à des résultats mitigés.
La version actuelle de Pale Moon est basée sur une vieille version de Firefox (38 ESR) qui a été initialement publiée en 2015. Vous vous doutez que niveau sécurité, ce n’est pas le choix le plus éclairé. Baser le navigateur sur un code si ancien rend les correctifs de sécurité plus difficiles à déployer pour le seul développeur de Pale Moon qui essaie de maintenir un tas de codes qui deviennent de plus en plus obsolètes.
C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé le développeur à lancer Basilisk qui est un nouveau navigateur basé sur une version plus récente de Firefox mais sans Quantum. Le développeur travaille sur « UXP (Unified XUL Platform) », qui est une fork du code de Mozilla. Il se passe du moteur de rendu Servo ou du codage en Rust qui ont pourtant permis de parvenir à d’importants gains de performances dans Quantum.
L’un des avantages dont il peut se targuer est d’être compatible avec les anciennes extensions. Sinon, on peine encore à voir son intérêt. D’autant que Firefox ESR permet de contourner ce défaut. Somme toute, avec les énormes progrès réalisés par Firefox, il y a aujourd’hui très peu d’arguments qui peuvent justifier l’intérêt des forks et autres dérivés qui en plus ne sont pas maintenus au même rythme.
Source : papergeek.fr