Le rêve open source de la ville de Munich est mort. La municipalité a voté le projet de migration du parc de PC vers Windows 10 et Office. Elle dépensera ainsi 49,3 millions d’euros pour revenir au tout-Windows.
Vitrine du logiciel libre, Munich revient dans le giron de Microsoft et de Windows, il est vrai au gré d’un changement de majorité politique à la tête de la municipalité. Les projets de migration IT du maire vont désormais pouvoir se concrétiser.
Le conseil municipal s’est rangé, à la majorité, derrière le vote du comité administratif du personnel intervenu un peu plus tôt en novembre. Et cela signifie l’abandon de Linux au profit de Windows 10, mais aussi de la bureautique Office.
Windows et rien que Windows
Comme le rapporte The Register, les élus ont voté à 50 contre 25 pour que d’ici 2020 l’ensemble des postes actuellement sous Linux migre sous Windows 10. Coût de l’opération : 49,3 millions d’euros – inscrits dans une refonte globale de l’IT de 89 millions d’euros.
Une conseillère socio-démocrate précise à nos confrères que 10.700 des 30.000 utilisateurs de la ville sont aujourd’hui équipés de systèmes Windows XP ou Windows 7. Les 49,3 millions d’euros facturés comprennent 30.000 postes sous Windows 10, ainsi que 5.000 licences supplémentaires.
Cependant, l’essentiel du coût portera sur l’infrastructure technique. S’y ajoutent 9 millions d’euros de licences logicielles Windows sur 6 ans, mais également l’acquisition de 6000 licences Microsoft Office, en remplacement de la bureautique libre.
LiMux, la grande migration de la municipalité bavaroise sur l’open source, avait été officialisée en 2004. Mais selon les représentants de la nouvelle majorité, ce choix se traduit pour le personnel par l’impossibilité d’accéder à certaines applications.
Une « grande erreur »
Des problèmes d’interopérabilité avec d’autres agences gouvernementales sont aussi invoqués. « Je pense, qu’au fil du temps, cette décision nous permettra d’acheter des logiciels du secteur public sur le marché plus facilement et moins chers, tout étant conçu pour Windows (seulement) » commente auprès de Register l’élue municipale.
Si l’objectif à terme est de disposer d’un client opéré depuis le cloud, explique-t-elle, la transition prendra du temps. Et cette transition s’effectuera donc sous Windows, et plus précisément Windows 10.
L’opposition politique, et notamment les Verts, qualifie ce choix technologique de « grosse erreur », présentant, outre son coût « élevé », de nombreux risques sur le plan de la sécurité informatique.
« J’ai l’impression que le département informatique ne veut pas ça, mais ils doivent le faire parce que les deux partis majoritaires au gouvernement [de la ville] le veulent » déclarait plus tôt en novembre le leader écologiste Florian Roth.
Source : zdnet.fr